La différence entre les agences, les regroupements d’acteurs et être autodidacte

La plupart des comédiens souhaitent se trouver une agence, mais ils ne connaissent pas quelques autres options qui s’offrent à eux afin d’obtenir des contrats professionnels. Ne pas avoir d’agent est bien mieux qu’avoir un mauvais agent et un regroupement d’acteurs peut permettre d’obtenir autant sinon plus de contrats. Voici les différentes options qui s’offrent à vous si vous voulez travailler comme comédien professionnel:

Les agences artistiques

Les agents d’artistes reçoivent des breakdowns des directeurs de casting et proposent leurs meilleurs artistes sur des rôles qui leur conviennent en plus de négocier leurs contrats, gérer leur horaire et s’assurer que leurs droits sont respectés. Certains ont même l’exclusivité pour certains rôles lorsqu’ils sont les seuls que les directeurs de casting contactent. Les comédiens ont alors tout leur temps pour se concentrer sur leur carrière, si leur agent leur trouve des contrats bien sûr. Les directeurs de casting font déjà confiance à plusieurs agents lorsqu’ils proposent leurs comédiens, ce qui leur permet d’obtenir plus d’auditions. C’est l’option la plus classique choisie par la majorité des comédiens.

En échange, le comédien doit donner au plus 15 % de l’argent qu’il fait à son agent. Par contre, il arrive souvent que des artistes tombent sur des mauvais agents qui prennent n’importe qui pour charger des centaines de dollars à l’admission sans leur trouver de contrat ni les défendre quand ils ont des problèmes en plus de parfois leur faire signer un contrat dont il est presque impossible de se libérer. Il faut également comprendre que certains agents ne vous laissent pas participer à des productions non professionnelles, comme des films étudiants ou indépendants, et que même si vous trouvez le travail par vous-mêmes, ils peuvent vous obliger à l’en informer et prendre tout de même 15 % de votre salaire. Vous pourriez donc vous retrouver avec moins d’argent et moins d’opportunités que lorsque vous étiez autonome.

Il faut tout de même comprendre que tout ne repose pas sur l’agent. L’artiste a peu de chance d’être choisi par les directeurs de casting s’il n’a pas de photos de casting, un cv. bien rempli et une bonne démo, même s’il est représenté par le meilleur agent au monde. Il est du devoir de l’artiste de se former et d’investir dans les outils nécessaires pour se promouvoir. Les bonnes agences ne prennent pas n’importe qui et il ne faut surtout pas faire l’erreur de signer avec un mauvais agent parce qu’on ne trouve personne d’autre.

Les regroupements d’acteurs

Dans ce cas, l’artiste agit comme acteur et comme agent en même temps. Il reçoit la grande majorité des breakdowns et se propose lui-même sur le rôle. Cela lui permet de mieux comprendre comment le domaine fonctionne, être en contact direct avec les personnes importantes, se proposer sur les rôles qui lui conviennent le mieux et garder tout l’argent qu’il fait. Un des plus grands avantages est le contrôle entier de sa carrière: l’artiste est l’unique responsable de sa réussite… ou de son échec.

Cette solution n’est pas gratuite alors qu’il faut tout de même dépenser quelques centaines de dollars chaque année pour faire partie d’un regroupement. L’artiste doit également investir beaucoup de temps pour se proposer sur des rôles, se promouvoir, se faire connaître par les personnes importantes dans le milieu, négocier ses propres contrats, connaître les ententes par coeur et se défendre lui-même lorsque les ententes ne sont pas respectées…. Tout ça en plus de faire son travail de comédien. Il ne faut pas non plus faire l’erreur de se proposer sur tout sans quoi les directeurs de casting ne prendront pas l’artiste au sérieux. L’artiste ne profite pas de l’autorité d’un agent et doit se faire connaître lui-même pour être vu en audition. De plus, certains regroupements peuvent tout autant avoir une moins bonne réputation que d’autres. Les regroupements d’acteurs existant seulement au Québec, il faut souvent un agent pour travailler ailleurs au Canada.

Un débutant n’est pas prêt pour tout cela alors qu’il faut quand même bien s’y connaître, bien se connaître et être prêt à travailler autant qu’un agent. Certains membres de regroupements d’acteurs ne travailleront pas du tout tandis que d’autres travailleront plus que ceux en agence, mais tout dépend entièrement d’eux. C’est pour cela que les regroupements prennent souvent uniquement des membres actifs de l’UDA ou de l’ACTRA qui ont déjà de bons outils de travail, qui ont suivi des formations reconnues et qui sont connus par les directeurs de casting. Il faut déjà être assez avancé dans le milieu pour que ça en vaille la peine.

Les autodidactes

Il vaut mieux ne pas avoir d’agent qu’avoir un mauvais agent qui nuit à notre carrière. La pire erreur à faire est de signer un contrat dont il est presque impossible de se sortir pendant des années et qui empêche l’artiste de trouver un autre agent une fois qu’il s’est rendu compte qu’il s’est fait arnaquer.

Les personnes qui débutent peuvent commencer par suivre des formations reconnues, devenir membres de l’UDA et de l’ACTRA par eux-mêmes et participer à des tournages étudiants ou bénévoles pour avoir de l’expérience et se faire une démo. Plusieurs offres de rôles pour des tournages indépendants sont disponibles dans les groupes Facebook pour acteurs, en plus de quelques offres de rôles professionnels lorsque le parfait acteur n’a pas été trouvé dans des agences. Il est pratique pour un autodidacte de faire son propre site internet pour se promouvoir comme s’il avait une agence.

Ce n’est pas nécessaire d’avoir un agent pour faire de la figuration alors qu’il suffit de s’inscrire chez les directeurs de casting Carole Dionne, Julie Breton, Casting Quarters et Montreal Casting en plus de répondre rapidement à leurs annonces sur Facebook pour travailler. Par contre, une personne qui n’est pas membre de l’UDA et de l’ACTRA a beaucoup moins de chances d’avoir des contrats de figuration.

Le plus grand désavantage dans ce cas est de ne pas avoir accès à la grande majorité des rôles sur des productions professionnelles. En plus, les tournages non-union ne garantissent aucun droit, ce qui peut faire en sorte qu’un acteur ait de mauvaises expériences. Il faut donc bien choisir ses projets avec des écoles reconnues ou des réalisateurs expérimentés. Pour plusieurs, être autodidacte est simplement une première étape pour investir dans sa carrière et chercher une agence ou un regroupement d’acteurs plus tard.

Il ne reste plus qu’à l’acteur de trouver la solution qui lui va le mieux selon où il en est rendu dans sa carrière. Il n’y a pas de mauvaise option, tant que cela convient au comédien et à l’étape où il en est rendu. En voulant aller trop vite, un comédien risque plutôt de tomber ou reculer.

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